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Casier 75C

18 avril 2006

Chapitre IV - 2

Le chemin s'était fait dans le silence le plus complet et les seuls mots qu'avait prononcés Nodoria étaient « Tu es à présent douée de la faculté d'utiliser la magie ». J'avais accepté ça vraiment penser à ce que ça représentait. je pouvais à présent manipuler une force puissante et étrangère et même pas si je m'en apercevais. Lily aussi était allée à la source mais était sortie beaucoup plus ravie que moi. Lynan y était allé après son réveil et n’avait pas montré beaucoup d’intérêt non plus. Il semblait perdu dans ses pensées. Je n'osais lui reparler de ce qu'il s'était passé avant notre départ et lui ne semblait pas disposé à me parler. Il avait juste décidé de me protéger des moqueries de Lily. Tous deux me cachaient ce qu'il s'était passé pendant que j'étais allée à la source de magie. Mais j'étais bien décidé à savoir ce qu'ils dissimulaient.

Nodoria nous apprit les bases de la magie telles que la régénération d'énergie sans dormir et l'envoie de boule de lave. Mais il faisait déjà nuit et nous devions dormir malgré notre nouveau pouvoir anti-sommeil. On avait installé un camp rudimentaire à côté de la fontaine soignante. Lynan dormait avec Lily alors que moi, je partageais ma tente avec Nodoria. Elle s'endormit dès qu'elle fut allongée ce qui me fit sourire en raison de son discours de tout à l'heure qui parlait de son sort économiseur d'énergie vitale. Moi, je remuais sur mon matelas improvisé peu confortable, incapable de trouver le sommeil. Je décidai donc de sortir de cette foutue tente pour prendre l'air. Mais je fus surprise de voir que je n'étais seule à ne pas pouvoir dormir car Lily et Lynan étaient en train de parler près du feu. Ils me sourirent quand ils me virent. Lily m'invita à les rejoindre. Lynan semblait quelque peu gêné mais continuait à me sourire. Je n'évitai pas son regard mais je ne savais plus où me mettre. On n'avait quitté notre monde que depuis deux jours et demi mais nous avions du mal à nous dire que dans cinq jours, nous serions certainement au collège.

 Mais si on trouve pas une solution, on retourna au collège complètement dingue, lança Lily avec inquiétude.

 Ouais, vous finirez comme moi, les filles, dit Lynan.

 Tais-toi ! m'écriai en souriant. Tu es peut-être déjà guéri ...

 Si je me jette pas sur toi en t'étranglant ou en tentant de te tuer, on va en déduire que je suis guéri ...

 Ouais, peut-être bien, répondis-je en riant. Si tu ne te jettes pas sur moi ...

 Peut-être le fera-t-il, coupa Lily avec ironie.

 Tu as des idées mal placées ou je rêve ? lui demanda Lynan.

 Il se pourrait bien mais quoi qu'il en soit, esquissa Lily, tu as envie de ...

 Tais-toi, cria Lynan en coupant violemment sa phrase.

 Laisse la finir, exigeai-je doucement.

 Non, répondit-il. Je n'ai pas envie qu'elle dise ...

 La vérité ? coupa Lily avec un sourire moqueur.

 Je vais te tuer, déclara le jeune homme.

 J'ai une confiance limitée envers cette phrase, dis-je en le regardant courir après Lily qui s'enfuyait à toutes jambes.

 Je veux pas mourir ! s'écria mon amie avec humour. Je tiens à la vie.

 Alors ferme la ! rétorqua Lynan en continuant de la poursuivre autour de moi.

 Mais c'est trop tentant, lança Lily. Tu vois bien qu'elle aussi, dit-elle en s'arrêtant soudainement.

 Moi aussi quoi ? lui demandai-je en insistant.

 Rien ...

 Moi aussi quoi ? répétai-je avec rage.

 Ne t'énerve pas comme ça ! dit Lynan.

 Oh, quand on s'énerve parce qu'une fille vous dit qu'elle vous aime, on peut se taire ! criai-je, coléreuse.

 Mais, commença Lily. On rigolait ...

 Et bien, vous allez continuer de rire tous les deux pendant que moi, je vais me coucher !

 Attends, s'écria Lynan.

 Laissez moi ... J'ai sommeil !

 Tu te fous de notre gueule, rétorqua Lily. Tu es toujours calme. Tu as perdu ton envie de t'amuser et ...

 J'ai frôlé la mort et tu me demandes d'être heureuse et pleine de vie ? hurlai-je. Tu crois pas que c'est un peu trop demandé ?

 Oui mais tu as dit que ...

 Je sais parfaitement ce que j'ai dit et je n'ai laissé supposer une minute que j'étais joyeuse et apte à m'éclater tel que vous ...

 Tout ça, c'est à cause de moi, soupira Lynan.

 Je ne vais pas te dire le contraire car ça serait mentir mais tu n'es pas le vrai coupable ...

 Si, coupa-t-il, et je m'en veux.

 Je t'ai déjà dit que je ne t'en voulais pas pour ça ...

 Je vais me coucher, annonça Lily.

 A demain, Lily, lança Lynan. Je ne vais pas tarder moi non plus ...

 Il serait tant d'y aller ... Il est un peu tard, répondis-je en le fixant.

 Oui mais, commença-t-il en s'approchant de moi comme pour m'embrasser.

 Non, désolé, lui dis-je en le repoussant. Je ne veux pas ... Pas maintenant ....

 Je voulais te dire, lança-t-il alors que je me dirigeai vers ma tente, que moi aussi ...

 Toi aussi quoi ?

 Il t'aime ! s'écria Lily qui apparemment avait suivi notre conversation à travers la tente.

 Euh, balbutia-t-il. On peut dire ça comme ça ...

 D'accord ... A demain, dis-je en partant d'un pas hésitant vers mon abri.

J'entra à l'intérieur et je sentais mon cœur battre à cent à l'heure en moi. Nodoria dormait à poings fermés et semblait être loin dans le pays des rêves alors que moi, je n'étais pas prête de m'endormir. J'étais partie comme une voleuse quand il m'a dit qu'il m'aimait alors que j'aurais tout donné pour qu'il m'aime ... J'étais la reine des débiles ! Que devais-je faire ? Aller le voir dans sa tente et m'excuser ou le laisser réfléchir à tout ça seul jusqu'à demain matin ?

Je ne pouvais pas tenir dans cette tente surchauffée et je décidai de sortir. Je passerais certainement la nuit dehors sans dormir avec mes remords, mais je m'étais mise dans cette situation toute seule. je regardai par l'ouverture du tissu s'il y avait quelqu'un mais personne à l'horizon. Je sortis donc, allumai le feu et sombrai dans mes pensées les plus sordides. Soudain, j'entendis des chuchotements sortir de la tente de mes amis. Ils parlaient sûrement de ce qui s'était passé. Mais les susurrements cessèrent d'un seul coup et Lily sortit brutalement de sa petite maison improvisée.

 Lynan s'est évanouie !! s'écria-t-elle, alarmée. Tiens, tu es là, me lança-t-elle surprise.

 Oui, mais que s'est-il passé avec Lynan.

 Je lui parlais et il est tombé dans les pommes ...

 Calmez vous les filles, dit une voix masculine.

 C'est toi, Lynan ? demanda Lily, incertaine.

 Oui, répondit-il en sortant de la tente. Ça va bien ...

 Mais tu t'es évanoui comme ça, sans raison, dit Lily.

 Mais ça va, je te dis.

 Mais ...

 Je t'ai dis que ça allait, s'écria-t-il avec rage. Tu me gonfles ...

 Je m'inquiétais, balbutia Lily.

 Tes inquiétudes, tu peux te les garder !

 Calme toi, Lynan, criai-je en voyant la colère monter en lui.

 Toi, ta gueule, me lança-t-il. Je croyais t'avoir montrer qui était le maître ...

 Le maître ? demandai-je avec arrogance. Toi, le maître ?

 Oui mais si tu veux, je peux te remontrer ...

 Tu n'en es même pas capable, déclarai-je avec colère.

 Pense ce que tu veux, me répondit-il en s'approchant violemment de moi.

Il serra ma gorge encore plus fort que la première fois. Lily essayait de m'attraper mais elle n'y arrivait pas. Nodoria se réveilla et sortit de la tente. Elle murmura une formule semblable à celles qu'elle nous avait apprises au début de la soirée et un rayon de lumière rouge jaillit sur Lynan. Mais celui-ci le contra sans difficulté, d'un geste de la main. le sort se retourna contre la magicienne qui tomba par terre. Je n'avais plus un once de souffle quand il lâcha prise. Je m'écroulai au sol, la respiration coupée et incapable de dire un seul mot. Lynan me regardait d'un air choqué et désolé. Il m'adressa des mots incompréhensibles et s'enfuit dans sa tente. Lily le suivit lorsque Nodoria reprit ses esprits.

 La source ne l'a pas arrangé, déclara-t-elle.

 Que va-t-on faire ? demandai-je tristement.

 Je ne sais pas ... Allez voir un mage ...

 La magie n'est pas la bonne solution. Il devient puissant. Il a repoussé votre attaque sans aucun problème.

 On a pas vraiment le choix, annonça-t-elle d'un air grave. Il faut le sauver et on a pas beaucoup de solutions.

 On ne peut rien faire à part s'aider de la magie, c'est ça ?

 Exactement.

 Pouvais-vous m'entraîner afin que je puisse me défendre lorsqu'il m'attaquera ? lui demandai-je avec hésitation.

 Bien sûr. On commence quand ?

 Maintenant, déclarai-je, sûre de moi.

 Maintenant ? s'étonna Nodoria.

 Oui. Il pourra m'attaquer à tout moment. Et je veux pouvoir me défendre. Jusqu'à la mort ...

 D'accord, répondit-elle, peu confiante. Mais que fait-on de Lily ?

 On l'entraînera aussi. Je veux qu'elle soit en sécurité.

 Je vais d'abord t'apprendre à faire un bouclier. Il repoussera tous tes adversaires et te défendra des attaques.

 OK ...

J'appris donc à créer un champ de force autour de moi et j'ai perfectionné mon envoie de boule de lave. Nodoria m'a enseigné comment décuplé ma force et ma vitesse et m'expliqua que c'était certainement grâce à ce sort que Lynan pouvait m'étrangler et qu'il arrivait à repousser nos attaques. Elle m’a aussi montré quelques sorts d’attaque différents qu’elle m’a fait refaire.

Lily suivit la même formation que moi pendant que je surveillais Lynan. Il restait dans sa tente alors que je gardais l'entrée. Il n'essayait pas d'établir de contact. Mais je l’entendais marmonner doucement. Malgré cette méfiance extrême que j’éprouvais envers lui, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il m’aimait et que je l’aimais aussi. C’était une situation très dure pour moi que je vivais particulièrement mal mais je tenais le coup et je refusais de me montrer faible. Même s’il m’aimait, ça n’allait pas l’empêcher de vouloir me tuer. J’étais perdue et je ne savais plus où donner de la tête. Le haïr ou continuer de l’aimer ? L’ignorer ou le faire sortir de ce mauvais pas ?

 Tu penses à moi ? me demanda Lynan à travers la tente.

 Tu me parles maintenant ? rétorquai-je méchamment.

 Non, je te pose une question et ce serait bien que tu me répondes …

 Ben, oui … Pourquoi cette question ?

 Parce que je peux lire dans tes pensées, déclara-t-il avec hésitation. J’entends ce que tu penses.

 Et je pense quoi ? dis-je, intriguée.

 Tu te demandes si tu dois m’aider ou me laisser croupir dans ma tente …

 Tu n’as pas honte ? m’exclamai-je, révoltée.

 De quoi ? demanda-t-il doucement.

 Tu essaies de me tuer à deux reprises et tu te permets de lire dans mes pensées. Tu trouves pas ça abusé ?

 Non, déclara-t-il avec sûreté. Car je ne me rappelle pas avoir essayé de te tuer. Je le sais car tu n’arrives plus à respirer quand je reprends mes esprits.

 Mais tu as failli me tuer ! Moi et Nodoria aussi ! criai-je avec tristesse. Je ne peux plus continuer ainsi, Lynan. J’en ai marre. Je craque. Tu es là, en train de me dire que tu n’es en rien dans cette histoire mais ce sont tes mains qui m’ont étranglé … Ce sont tes yeux qui nous ont regardés si méchamment …

 Mais c’est aussi mon cœur qui bat pour toi, coupa-t-il avec douceur.

 Tu crois que c’est en me disant ça que tu réussiras à te faire aimer ? m’écriai-je en pleurant.

 Je ne crois pas. J’espère, répondit-il amoureusement.

J’ouvris la tente violemment et utilisai un sort agressif qui le serrerait comme un compresseur.

- Arrête, me supplia-t-il.

- Je te fais enduré que tu m’as fait au cou, rétorquai-je, la colère brûlant dans mon regard.

- Sandra, s’écria Nodoria qui venait de revenir de la formation de Lily.

- Non ! criai-je avec rage. Je veux qu’il souffre.

- Sandra, tu es en colère, dit Lily. Mais tu l’aimes et tu regretteras toute ta vie ton acte si tu le tues.

- Non, sûrement pas ! hurlai-je. Je le hais. Il a joué avec mes sentiments et se permet de lire dans mes pensées après tout ce qu’il m’a fait enduré. Je le déteste et je vais le tuer !

- Arrête ou je te ferais arrêter de force, lança Nodoria. Et tu sais très bien que ce n’est pas une bonne idée …

- Laisse moi maintenant, Nodoria ! Tu ne crois pas qu’il m’a assez fait souffrir ?

- Non, pas au point de le tuer, déclara-t-elle.

- Lâche le, me supplia Lily. Tu n'as pas le droit de le tuer.

- Mais j'en ai le pouvoir, criai-je en pleurant. Rien ne m'empêche de lui envoyer une boule de lave dans la tête. Il comprendra enfin ce qu'il m'a fait subir.

- Tu disais ne pas lui en vouloir, affirma Nodoria. Tu as menti alors ? Tu lui en voulais. Tu cherchais une vengeance digne de ce nom. Tu la lui préparais. Tu voulais être plus forte pour pouvoir enfin réaliser ta vengeance ...

- Non, hurlai-je. Il m'a poussé à bout ! Je n'ai pas voulu une seule seconde me venger. Il ose me dire que ce n'est pas de sa faute s'il a essayé de m'étrangler ! Mais il se fout de moi ...

- Lâche le, répéta Lily plus calmement.

Je le relâchai subitement puis m'effondrai sur le sol, en larmes.

- Laissez nous seuls, demanda Lynan, essoufflé.

- Non, c'est trop dangereux, répondit Lily.

- Je veux lui parler, seul à seul, exigea Lynan.

- Laisse moi, lui criai-je. Je veux être seule. Dégagez tous !

- Non, rétorqua-t-il. Je veux rester avec toi.

- Puisque tu arrives à lire dans mes pensées, pourrais-tu me dire ce que je ressens ? demandai-je doucement.

- De la peur, de l'amour, de la haine ... Tout est confus en toi. Tu me hais mais tu ne peux t'empêcher de m'aimer. Tu n'as jamais voulu me tuer mais c'est sous la colère et les pleurs que tu as sortis ces menaces, me dit-il me serrant contre lui. Laissez nous, lança-t-il à Lily et Nodoria. On a quelques trucs à se dire.

- Mais laisse moi, m'exclamai-je, hors de moi. Je pense tout ce que je t'ai dis et de plus, tu lis très mal dans mon esprit. Sache que je ne t'ai jamais haï ainsi. Tu crois pas que tu m'as assez fait chier ?

- Mais, balbutia-t-il.

- Lâche moi et laisse moi dormir tranquille, coupai-je en rompant notre étreinte. J'aimerais profiter des quelques heures où je ne serais pas obliger de supporter de te voir.

- OK, répondit-il calmement. Nodoria, que se passera-t-il si je ne trouve pas le moyen d'éviter mes crises de colères ?

- J'en ai aucune idée, dit-elle tristement. Peut-être t'en prendras-tu à toi-même ...

- Au moins, ça m'évitera de m'en charger, rétorquai-je méchamment. Je vais me coucher, annonçai en me dirigeant vers ma tente.

- On devrait tous y aller, déclara Nodoria. Regagnez vos abris ...

Dès que je fus allongée, je trouvai le sommeil, laissant derrière moi cette sale soirée. Ne regrettant pas mes actes, je m'endormis, la haine en moi mais le doute grandissant dans mon esprit. Si on ne trouvait pas le remède à tout ça ? S’il restait ainsi jusqu’à ce qu’on doive retourner dans notre monde ? Je ne savais quoi pensait …

Le chemin s'était fait dans le silence le plus complet et les seuls mots qu'avait prononcés Nodoria étaient « Tu es à présent douée de la faculté d'utiliser la magie ». J'avais accepté ça vraiment penser à ce que ça représentait. je pouvais à présent manipuler une force puissante et étrangère et même pas si je m'en apercevais. Lily aussi était allée à la source mais était sortie beaucoup plus ravie que moi. Lynan y était allé après son réveil et n’avait pas montré beaucoup d’intérêt non plus. Il semblait perdu dans ses pensées. Je n'osais lui reparler de ce qu'il s'était passé avant notre départ et lui ne semblait pas disposé à me parler. Il avait juste décidé de me protéger des moqueries de Lily. Tous deux me cachaient ce qu'il s'était passé pendant que j'étais allée à la source de magie. Mais j'étais bien décidé à savoir ce qu'ils dissimulaient.

Nodoria nous apprit les bases de la magie telles que la régénération d'énergie sans dormir et l'envoie de boule de lave. Mais il faisait déjà nuit et nous devions dormir malgré notre nouveau pouvoir anti-sommeil. On avait installé un camp rudimentaire à côté de la fontaine soignante. Lynan dormait avec Lily alors que moi, je partageais ma tente avec Nodoria. Elle s'endormit dès qu'elle fut allongée ce qui me fit sourire en raison de son discours de tout à l'heure qui parlait de son sort économiseur d'énergie vitale. Moi, je remuais sur mon matelas improvisé peu confortable, incapable de trouver le sommeil. Je décidai donc de sortir de cette foutue tente pour prendre l'air. Mais je fus surprise de voir que je n'étais seule à ne pas pouvoir dormir car Lily et Lynan étaient en train de parler près du feu. Ils me sourirent quand ils me virent. Lily m'invita à les rejoindre. Lynan semblait quelque peu gêné mais continuait à me sourire. Je n'évitai pas son regard mais je ne savais plus où me mettre. On n'avait quitté notre monde que depuis deux jours et demi mais nous avions du mal à nous dire que dans cinq jours, nous serions certainement au collège.

 Mais si on trouve pas une solution, on retourna au collège complètement dingue, lança Lily avec inquiétude.

 Ouais, vous finirez comme moi, les filles, dit Lynan.

 Tais-toi ! m'écriai en souriant. Tu es peut-être déjà guéri ...

 Si je me jette pas sur toi en t'étranglant ou en tentant de te tuer, on va en déduire que je suis guéri ...

 Ouais, peut-être bien, répondis-je en riant. Si tu ne te jettes pas sur moi ...

 Peut-être le fera-t-il, coupa Lily avec ironie.

 Tu as des idées mal placées ou je rêve ? lui demanda Lynan.

 Il se pourrait bien mais quoi qu'il en soit, esquissa Lily, tu as envie de ...

 Tais-toi, cria Lynan en coupant violemment sa phrase.

 Laisse la finir, exigeai-je doucement.

 Non, répondit-il. Je n'ai pas envie qu'elle dise ...

 La vérité ? coupa Lily avec un sourire moqueur.

 Je vais te tuer, déclara le jeune homme.

 J'ai une confiance limitée envers cette phrase, dis-je en le regardant courir après Lily qui s'enfuyait à toutes jambes.

 Je veux pas mourir ! s'écria mon amie avec humour. Je tiens à la vie.

 Alors ferme la ! rétorqua Lynan en continuant de la poursuivre autour de moi.

 Mais c'est trop tentant, lança Lily. Tu vois bien qu'elle aussi, dit-elle en s'arrêtant soudainement.

 Moi aussi quoi ? lui demandai-je en insistant.

 Rien ...

 Moi aussi quoi ? répétai-je avec rage.

 Ne t'énerve pas comme ça ! dit Lynan.

 Oh, quand on s'énerve parce qu'une fille vous dit qu'elle vous aime, on peut se taire ! criai-je, coléreuse.

 Mais, commença Lily. On rigolait ...

 Et bien, vous allez continuer de rire tous les deux pendant que moi, je vais me coucher !

 Attends, s'écria Lynan.

 Laissez moi ... J'ai sommeil !

 Tu te fous de notre gueule, rétorqua Lily. Tu es toujours calme. Tu as perdu ton envie de t'amuser et ...

 J'ai frôlé la mort et tu me demandes d'être heureuse et pleine de vie ? hurlai-je. Tu crois pas que c'est un peu trop demandé ?

 Oui mais tu as dit que ...

 Je sais parfaitement ce que j'ai dit et je n'ai laissé supposer une minute que j'étais joyeuse et apte à m'éclater tel que vous ...

 Tout ça, c'est à cause de moi, soupira Lynan.

 Je ne vais pas te dire le contraire car ça serait mentir mais tu n'es pas le vrai coupable ...

 Si, coupa-t-il, et je m'en veux.

 Je t'ai déjà dit que je ne t'en voulais pas pour ça ...

 Je vais me coucher, annonça Lily.

 A demain, Lily, lança Lynan. Je ne vais pas tarder moi non plus ...

 Il serait tant d'y aller ... Il est un peu tard, répondis-je en le fixant.

 Oui mais, commença-t-il en s'approchant de moi comme pour m'embrasser.

 Non, désolé, lui dis-je en le repoussant. Je ne veux pas ... Pas maintenant ....

 Je voulais te dire, lança-t-il alors que je me dirigeai vers ma tente, que moi aussi ...

 Toi aussi quoi ?

 Il t'aime ! s'écria Lily qui apparemment avait suivi notre conversation à travers la tente.

 Euh, balbutia-t-il. On peut dire ça comme ça ...

 D'accord ... A demain, dis-je en partant d'un pas hésitant vers mon abri.

J'entra à l'intérieur et je sentais mon cœur battre à cent à l'heure en moi. Nodoria dormait à poings fermés et semblait être loin dans le pays des rêves alors que moi, je n'étais pas prête de m'endormir. J'étais partie comme une voleuse quand il m'a dit qu'il m'aimait alors que j'aurais tout donné pour qu'il m'aime ... J'étais la reine des débiles ! Que devais-je faire ? Aller le voir dans sa tente et m'excuser ou le laisser réfléchir à tout ça seul jusqu'à demain matin ?

Je ne pouvais pas tenir dans cette tente surchauffée et je décidai de sortir. Je passerais certainement la nuit dehors sans dormir avec mes remords, mais je m'étais mise dans cette situation toute seule. je regardai par l'ouverture du tissu s'il y avait quelqu'un mais personne à l'horizon. Je sortis donc, allumai le feu et sombrai dans mes pensées les plus sordides. Soudain, j'entendis des chuchotements sortir de la tente de mes amis. Ils parlaient sûrement de ce qui s'était passé. Mais les susurrements cessèrent d'un seul coup et Lily sortit brutalement de sa petite maison improvisée.

 Lynan s'est évanouie !! s'écria-t-elle, alarmée. Tiens, tu es là, me lança-t-elle surprise.

 Oui, mais que s'est-il passé avec Lynan.

 Je lui parlais et il est tombé dans les pommes ...

 Calmez vous les filles, dit une voix masculine.

 C'est toi, Lynan ? demanda Lily, incertaine.

 Oui, répondit-il en sortant de la tente. Ça va bien ...

 Mais tu t'es évanoui comme ça, sans raison, dit Lily.

 Mais ça va, je te dis.

 Mais ...

 Je t'ai dis que ça allait, s'écria-t-il avec rage. Tu me gonfles ...

 Je m'inquiétais, balbutia Lily.

 Tes inquiétudes, tu peux te les garder !

 Calme toi, Lynan, criai-je en voyant la colère monter en lui.

 Toi, ta gueule, me lança-t-il. Je croyais t'avoir montrer qui était le maître ...

 Le maître ? demandai-je avec arrogance. Toi, le maître ?

 Oui mais si tu veux, je peux te remontrer ...

 Tu n'en es même pas capable, déclarai-je avec colère.

 Pense ce que tu veux, me répondit-il en s'approchant violemment de moi.

blood_flower

Il serra ma gorge encore plus fort que la première fois. Lily essayait de m'attraper mais elle n'y arrivait pas. Nodoria se réveilla et sortit de la tente. Elle murmura une formule semblable à celles qu'elle nous avait apprises au début de la soirée et un rayon de lumière rouge jaillit sur Lynan. Mais celui-ci le contra sans difficulté, d'un geste de la main. le sort se retourna contre la magicienne qui tomba par terre. Je n'avais plus un once de souffle quand il lâcha prise. Je m'écroulai au sol, la respiration coupée et incapable de dire un seul mot. Lynan me regardait d'un air choqué et désolé. Il m'adressa des mots incompréhensibles et s'enfuit dans sa tente. Lily le suivit lorsque Nodoria reprit ses esprits.

 La source ne l'a pas arrangé, déclara-t-elle.

 Que va-t-on faire ? demandai-je tristement.

 Je ne sais pas ... Allez voir un mage ...

 La magie n'est pas la bonne solution. Il devient puissant. Il a repoussé votre attaque sans aucun problème.

 On a pas vraiment le choix, annonça-t-elle d'un air grave. Il faut le sauver et on a pas beaucoup de solutions.

 On ne peut rien faire à part s'aider de la magie, c'est ça ?

 Exactement.

 Pouvais-vous m'entraîner afin que je puisse me défendre lorsqu'il m'attaquera ? lui demandai-je avec hésitation.

 Bien sûr. On commence quand ?

 Maintenant, déclarai-je, sûre de moi.

 Maintenant ? s'étonna Nodoria.

 Oui. Il pourra m'attaquer à tout moment. Et je veux pouvoir me défendre. Jusqu'à la mort ...

 D'accord, répondit-elle, peu confiante. Mais que fait-on de Lily ?

 On l'entraînera aussi. Je veux qu'elle soit en sécurité.

 Je vais d'abord t'apprendre à faire un bouclier. Il repoussera tous tes adversaires et te défendra des attaques.

 OK ...

J'appris donc à créer un champ de force autour de moi et j'ai perfectionné mon envoie de boule de lave. Nodoria m'a enseigné comment décuplé ma force et ma vitesse et m'expliqua que c'était certainement grâce à ce sort que Lynan pouvait m'étrangler et qu'il arrivait à repousser nos attaques. Elle m’a aussi montré quelques sorts d’attaque différents qu’elle m’a fait refaire.

Lily suivit la même formation que moi pendant que je surveillais Lynan. Il restait dans sa tente alors que je gardais l'entrée. Il n'essayait pas d'établir de contact. Mais je l’entendais marmonner doucement. Malgré cette méfiance extrême que j’éprouvais envers lui, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il m’aimait et que je l’aimais aussi. C’était une situation très dure pour moi que je vivais particulièrement mal mais je tenais le coup et je refusais de me montrer faible. Même s’il m’aimait, ça n’allait pas l’empêcher de vouloir me tuer. J’étais perdue et je ne savais plus où donner de la tête. Le haïr ou continuer de l’aimer ? L’ignorer ou le faire sortir de ce mauvais pas ?

 Tu penses à moi ? me demanda Lynan à travers la tente.

 Tu me parles maintenant ? rétorquai-je méchamment.

 Non, je te pose une question et ce serait bien que tu me répondes …

 Ben, oui … Pourquoi cette question ?

 Parce que je peux lire dans tes pensées, déclara-t-il avec hésitation. J’entends ce que tu penses.

 Et je pense quoi ? dis-je, intriguée.

 Tu te demandes si tu dois m’aider ou me laisser croupir dans ma tente …

 Tu n’as pas honte ? m’exclamai-je, révoltée.

 De quoi ? demanda-t-il doucement.

 Tu essaies de me tuer à deux reprises et tu te permets de lire dans mes pensées. Tu trouves pas ça abusé ?

 Non, déclara-t-il avec sûreté. Car je ne me rappelle pas avoir essayé de te tuer. Je le sais car tu n’arrives plus à respirer quand je reprends mes esprits.

 Mais tu as failli me tuer ! Moi et Nodoria aussi ! criai-je avec tristesse. Je ne peux plus continuer ainsi, Lynan. J’en ai marre. Je craque. Tu es là, en train de me dire que tu n’es en rien dans cette histoire mais ce sont tes mains qui m’ont étranglé … Ce sont tes yeux qui nous ont regardés si méchamment …

haine

 Mais c’est aussi mon cœur qui bat pour toi, coupa-t-il avec douceur.

 Tu crois que c’est en me disant ça que tu réussiras à te faire aimer ? m’écriai-je en pleurant.

 Je ne crois pas. J’espère, répondit-il amoureusement.

J’ouvris la tente violemment et utilisai un sort agressif qui le serrerait comme un compresseur.

- Arrête, me supplia-t-il.

- Je te fais enduré que tu m’as fait au cou, rétorquai-je, la colère brûlant dans mon regard.

- Sandra, s’écria Nodoria qui venait de revenir de la formation de Lily.

- Non ! criai-je avec rage. Je veux qu’il souffre.

- Sandra, tu es en colère, dit Lily. Mais tu l’aimes et tu regretteras toute ta vie ton acte si tu le tues.

- Non, sûrement pas ! hurlai-je. Je le hais. Il a joué avec mes sentiments et se permet de lire dans mes pensées après tout ce qu’il m’a fait enduré. Je le déteste et je vais le tuer !

- Arrête ou je te ferais arrêter de force, lança Nodoria. Et tu sais très bien que ce n’est pas une bonne idée …

- Laisse moi maintenant, Nodoria ! Tu ne crois pas qu’il m’a assez fait souffrir ?

- Non, pas au point de le tuer, déclara-t-elle.

- Lâche le, me supplia Lily. Tu n'as pas le droit de le tuer.

- Mais j'en ai le pouvoir, criai-je en pleurant. Rien ne m'empêche de lui envoyer une boule de lave dans la tête. Il comprendra enfin ce qu'il m'a fait subir.

- Tu disais ne pas lui en vouloir, affirma Nodoria. Tu as menti alors ? Tu lui en voulais. Tu cherchais une vengeance digne de ce nom. Tu la lui préparais. Tu voulais être plus forte pour pouvoir enfin réaliser ta vengeance ...

- Non, hurlai-je. Il m'a poussé à bout ! Je n'ai pas voulu une seule seconde me venger. Il ose me dire que ce n'est pas de sa faute s'il a essayé de m'étrangler ! Mais il se fout de moi ...

- Lâche le, répéta Lily plus calmement.

Je le relâchai subitement puis m'effondrai sur le sol, en larmes.

- Laissez nous seuls, demanda Lynan, essoufflé.

- Non, c'est trop dangereux, répondit Lily.

- Je veux lui parler, seul à seul, exigea Lynan.

- Laisse moi, lui criai-je. Je veux être seule. Dégagez tous !

- Non, rétorqua-t-il. Je veux rester avec toi.

- Puisque tu arrives à lire dans mes pensées, pourrais-tu me dire ce que je ressens ? demandai-je doucement.

- De la peur, de l'amour, de la haine ... Tout est confus en toi. Tu me hais mais tu ne peux t'empêcher de m'aimer. Tu n'as jamais voulu me tuer mais c'est sous la colère et les pleurs que tu as sortis ces menaces, me dit-il me serrant contre lui. Laissez nous, lança-t-il à Lily et Nodoria. On a quelques trucs à se dire.

- Mais laisse moi, m'exclamai-je, hors de moi. Je pense tout ce que je t'ai dis et de plus, tu lis très mal dans mon esprit. Sache que je ne t'ai jamais haï ainsi. Tu crois pas que tu m'as assez fait chier ?

- Mais, balbutia-t-il.

- Lâche moi et laisse moi dormir tranquille, coupai-je en rompant notre étreinte. J'aimerais profiter des quelques heures où je ne serais pas obliger de supporter de te voir.

- OK, répondit-il calmement. Nodoria, que se passera-t-il si je ne trouve pas le moyen d'éviter mes crises de colères ?

- J'en ai aucune idée, dit-elle tristement. Peut-être t'en prendras-tu à toi-même ...

- Au moins, ça m'évitera de m'en charger, rétorquai-je méchamment. Je vais me coucher, annonçai en me dirigeant vers ma tente.

- On devrait tous y aller, déclara Nodoria. Regagnez vos abris ...

Dès que je fus allongée, je trouvai le sommeil, laissant derrière moi cette sale soirée. Ne regrettant pas mes actes, je m'endormis, la haine en moi mais le doute grandissant dans mon esprit. Si on ne trouvait pas le remède à tout ça ? S’il restait ainsi jusqu’à ce qu’on doive retourner dans notre monde ? Je ne savais quoi pensait …

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18 avril 2006

Chapitre IV - 1

 Nous voilà devant la porte, annonça Nodoria.

 Ça, c’est une porte ? s’exclama Lynan en montrant du doigt une pierre gravée.

 Mais non, Lynan. Tu vois toutes ces pierres gravées ? Elles sont le signalement de la présence d’une ouverture. Il suffit d’invoquer maintenant la porte.

 Invoquer la porte ? s’écria Lily.

 Vous ne croyiez pas que il y aurait un panneau lumineux indiquant la porte ? s’exclama Nodoria.

 Ben ouais ! lança Lynan. Pourquoi pas ?!

 Ce n’est pas aussi facile. Mais j’ai apporté tout le matériel nécessaire, annonça la jeune magicienne en sortant de son sac des petits galets gravés.

 Que devons-nous faire ? coupai-je doucement.

 Tiens, tu as de nouveau le don de la parole ? rétorqua Lily.

 Laisse la, dit Lynan. Si tu veux t’en prendre à quelqu’un, venge-toi sur moi.

 D’accord, répondit-elle avec froideur. Mais …

 Revenons en donc à notre porte, coupa Nodoria. Sandra, tu me demandais comment on faisait. Alors, voilà …

On a du installé les petits rochers à côté des deux grosses pierres et après une espèce de prière en une langue totalement inconnue, les pierres s’illuminèrent toutes en même temps et Nodoria nous annonça que la porte était à présent ouverte. On décida ensemble d’aller à la source soignante la plus près d’une autre porte d’accès au monde. La magicienne nous expliqua qu’il fallait penser à ce lieu tout en prenant un des petits dans ses mains. On s’exécuta. Nous nous retrouvâmes dans une forêt semblable à celle de notre arrivée dans ce monde.

On entendait le coulis de l’eau qui nous fit comprendre qu’on n’était pas loin de la source soignante. La végétation était dense et la chaleur était étouffante, digne de celle de nos tropiques. On avança dans cette jungle inextricable et colorée lorsqu’on vit une immense fontaine. L’eau était transparente et pure. Elle renvoyait les doux rayons du soleil qui la faisait briller comme de l’or. Le paysage était absolument magnifique. Mais l’heure n’était pas au rêve mais à la réalité et notre but devait être accompli. Lynan but l’eau de la fontaine mais aucun changement apparent ne fut remarqué. Nodoria nous expliqua que c’était normal et que la magie n’opérait que dans les vingt-quatre heures suivantes.

 J'en ai marre, annonçai-je en soufflant. Je vais me balader un peu.

 Je te suis, lança Lily avec joie et vivacité.

 Non, je veux être seule, rétorquai-je avec peine. Laissez moi.

 Lynan nous a déjà fait subir ça, dit Nodoria. C'est pas le moment de t'y mettre toi aussi.

 Si, c'est toujours le moment de faire sa crise. Vous ne trouvez pas que j'ai le droit de me sentir mal ? Le mec que j'aime n'a rien trouvé d'autre que de vouloir m'étrangler puis après m'embrasser. Moi, j'en ai ma claque de toute cette histoire. Si après tout, ils veulent nous renvoyer dans notre monde totalement cinglé, c'est leur problème et je suis pour. Autant en profiter ... J'aurais enfin la possibilité de me changer les idées. Car il n'y a pas que Monsieur qui a le droit de se taper sa petite déprime, il y a moi aussi ! cria-je avec rage. Alors, si j'ai envie de me balader seule pour me calmer, je pense que j'ai le droit à cette tranquillité, non ?

 Oui, avoua Lily. Tu en as parfaitement le droit.

 Mais où est Lynan ? s'inquiéta Nodoria.

 Regardez, s'écria Lily. Il est ...

 Non, il n'est pas mort, assura la magicienne en regardant le corps inanimé du jeune homme par terre. Il est seulement sous les effets de la source soignante.

 Vous êtes sure que ce n'est pas dangereux ? demandai-je doucement.

 Non mais je trouve que pour quelqu'un qui éprouve tant de haine à l'égard d'une personne, tu te soucies bien de sa santé ...

 Vous recommencez ... J'ai dit que j'en avais marre de ce genre de blagues de gamins. On pourrait pas plutôt trouver la source de magie ?

 Si tu veux, répondit Nodoria, mais tu fais quoi de ton prince charmant ?

 Très marrant, rétorquai-je ironiquement. C'est loin d'ici votre fontaine ?

 A deux pas ...

 Ben, on le laisse ici.

 Quoi ? s'écria Lily. On va le laisser seul ici ?

 Oui mais si tu veux rester, ce sera sans moi ...

 Tu sais, me lança Lily avec peu de sûreté, Lynan n'est pas courageux et encore moins quand il s’agit d'amour. Donc tu as eu tort de dire que c'était un dragueur. Et je sais qu'il était triste à cause de vos disputes. En plus, ne le prends pas mal, mais il a eu un sacré culot pour aller t'embrasser comme ça après un tel accident. Alors, s'il te plaît, arrête de le mépriser ...

 J'y penserais, dis-je froidement.

 Bon, je te laisse. Je reste ici ...

 Puis-je te faire confiance ? Tu ne lui feras rien ?

 Pourquoi cette inquiétude ?

 Pour rien, lui répondis-je en suivant Nodoria qui me pressait de partir.

18 avril 2006

Chapitre III - 7

Je m’approchais de la porte de sa chambre et la peur grandissait lentement en moi. Peut-être qu’un gentil clone allait ouvrir la porte et que le vrai Lynan serait enfermé dans une pièce en essayant de se suicider et en criant des mots incompréhensibles. Cette vision m’effraya et je n’osais même plus sonner à sa chambre. Mais je n’en au pas besoin car au moment où je me retrouvai devant la porte, celle-ci s’ouvrit et je me retrouvai nez à nez avec un Lynan fatigué, désespéré et les yeux cernés. On resta bien deux minutes à s’observer sans dire un mot. Pas un son ne rompait le silence pesant.

Ce fut lui qui parla en premier :

 Je suis réellement désolé.

 Mais tu n’es pas toi-même, expliquai-je avec compassion. Il paraît que tu es allé voir des médecins ici et ils en ont profité pour te rendre …

 Fou, coupa-t-il.

 Pas exactement, dis-je pour le réconforter.

 Ne me mens pas. Je sais que c’est ça. Laisse moi maintenant.

 Mais …

 Mais rien du tout, s’écria-t-il avec rage. Je t’ai demandé de me laisser seul et tu vas m’écouter, OK ?

 Non, je ne suis pas ton chien, hurlai-je. Mais si tu as envie de rester seul dans ton coin, c’est ton problème après tout. Je voulais juste te dire qu’on part dans deux heures.

 Où ? demanda-t-il plus calmement.

 Quelque part où tu pourras peut-être redevenir normal.

 Bon, je viens.

 Si tu veux, tu peux y aller seul comme un grand puisque tu veux être sans compagnie. Ou alors, peut-être que tu supporteras notre présence …

 Arrête. J’ai failli te tuer et tu ne m’en veux pas. Pourquoi ?

 Pour ce que je t’ai dis avant ta chaleureuse tentative …

 Puisqu’on en reparle, commença-t-il avec hésitation.

 J’ai pas envie de savoir, coupai-je. Tu m’aimes ou tu ne m’aimes pas, je m’en fous. Maintenant, tu bouges ton cul de cette chambre et tu rejoins Lily et Nodoria devant le temple. Elles t’attendent …

 Et tu vas où, toi ?

 Ça ne te regarde pas, répondis-je sèchement.

 Tu ne m’enlèveras pas à l’idée que tu m’en veux.

 Je t’en veux mais pas pour ce que tu crois.

 Alors pourquoi m’en veux-tu ? demanda-t-il doucement.

 Pour cette amitié brisée et à cause de ton habitude de toujours te cacher. Je te dis la vérité, j’affronte cette vérité et tu me laisses tomber parce que tu te crois fou. Tu n’es qu’un lâche …

Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que j’étais partie aller voir Lily et Nodoria qui me demandèrent comment ça s’était passé. Je ne leur répondis pas vraiment en disant juste qu’il allait venir. Mais Lily insista et me redemanda si on s’était réconcilié. Je répondis à la négative et Lynan arriva. Les filles lui demanda comment ça allait et lui posèrent des questions que je n’ai pas écoutées. Perdue dans mes pensées, je m’assis sur le banc le plus proche en pensant à ce que je venais de faire. Je l’avais démonté sur place, lui enlevant toute digité. Mais il l’avait bien cherché. Moi qui étais partie pour lui parler comme une amie voire plus que ça, j’avais mis fin à tout espoir de me faire aimer.

 On y va ? demanda Nodoria avec beaucoup de gaieté.

 Faut d’abord que j’aille voir quelque chose, dit Lynan en se dirigeait vers moi.

 Que me veux-tu encore ? lui demandai-je avec rage.

 Je voulais juste te dire que tu dois beaucoup … enfin … que tu dois vraiment avoir des sentiments envers moi pour ne pas m’en vouloir de t’avoir étrangler, annonça-t-il en hésitant.

 Oui et j’ai certainement tort car …

baiser1

Soudain, il déposa un baiser sur mes lèvres. Avais-je rêvé ? Quand je me remis à penser, il était en train de parler à Lily et lui disait qu’on ne devrait pas tarder à partir. Nodoria m’appela à les rejoindre et on partit vers l’entrée du village. Lily me souriait comme si j’étais une vedette de cinéma et qu’elle était ravie de me rencontrer dans la rue. Mais Lynan m’ignorait. L’indifférence serait notre unique relation pendant toute cette aventure ? J’espérais que non …

18 avril 2006

Chapitre III - 6

Notre voyage prévu pour ce soir avait été reporté afin que je puisse me reposer et me remettre de mes émotions. Retranché dans sa chambre, Lynan n'osait plus sortir. J'étais venue plusieurs fois taper à sa porte sans aucune réponse. Lily avait elle aussi tentait de la faire sortir mais elle avait échoué.

Nodoria passa sa journée a fouillé dans les livres afin de trouver la moindre information précieuse et revint le soir avec des centaines de feuilles à la main, toutes chiffonnées et marquée de notes incompréhensibles qu'elle-même avait du mal à déchiffrer. Mais elle trouvait quelque chose de très intéressant :

 Les gens de votre monde qui sont là sont des copies, déclara-t-elle.

 Quoi ?! s'écria Lily.

 Vos amis sont retournés dans votre monde.

 Mais on nous a dit que c'étaient ceux renvoyés dans notre monde qui était des copies, dis-je, un peu perdue.

 Et bien, celui-ci qui vous a dit ça vous a menti. Lynan va être atteint en premier. Je me demande même di ce n’est pas déjà fait …

 Mais de quoi ? coupai-je avec peur.

 Il crée des copies dans lesquelles ils mettent la mémoire, le savoir et un peu de la personnalité de la personne et après renvoie une personne totalement folle, violente et mal dans sa peau dans votre monde. Vous ont-ils examinés ?

 Non, répondit Lily fermement.

 Et bien, attendez vous à ça dans les prochains jours. Ce monde n’est pas pour vous …

 Lynan, coupa Lily alarmée.

 Quoi Lynan ? demandai-je brusquement.

 Lynan. Ils l’ont examiné.

 T’en ai sûre ? insista Nodoria gravement.

 Sûre et certaine. Comme il avait eu du mal à s’endormir, ils l’ont ausculté et l’ont fait passer dans une espèce de scanner comme dans les IRM.

 Ouais, je vois, dis-je calmement.

 Leur technologie est très avancée, expliqua Nodoria et je suis sûre qu’ils ont pu retenir des milliers d’informations sur votre ami. Des informations assez précises pour faire un clone …

 Et vu son état de folie, pensai-je à haute voix.

 Il le renverront dans notre monde, continua Lily d’un air perdu.

 On peut pas le laisser comme ça, m’écriai-je, apeurée.

 Mais il a failli te tuer, lança Nodoria.

 Mais pas de son plein gré …

 Tu es vraiment folle de lui pour pouvoir le défendre malgré le fait qu’il ait voulu t’étrangler, dit Lily en me souriant.

 Euh … non. Mais c’est un très bon ami et je ne veux pas le perdre …

 C’est ce que tu dis mais bon … on sait tous que c’est un peu plus que de l’amitié qui vous unit, déclara-t-elle. Je l’aimais moi aussi et pour le faire râler, je suis sortie avec tronche de cake. Un peu jaloux, il m’a fait la gueule pendant près d’un mois mais dès que tu es arrivée au collège, ça a tout changé. Il passait son temps à me parler de toi, à me demander ce que tu aimais et a essayé de t’aborder mais sans résultat digne de ce nom.

 Ah, lançai un peu gênée.

 Tu as l’air touchée, annonça Nodoria. J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi rouge de toute ma vie …

 Ben, quand vous apprenez que le garçon que vous aimez vous aime aussi, ça fait toujours un choc, rétorqua Lily avec humour.

 On va l’aider, déclarai-je avec sûreté. Vous ne connaîtriez pas un sort qui pourrait le sauver ? demandai-je à Nodoria.

 Non mais il existe les fontaines soignantes réparties dans notre grand monde …

 Votre grand monde ? s’exclama Lily.

 La carte représente notre monde et on peut dire que l’on vit dans un monde très magique. Sources de magie, fontaines soignantes, portes d’entrées et de sorties alimentent notre doux univers.

 Et vous pratiquez la téléportation ? demandai-je naturellement.

 Pas exactement mais il existe des portes de passage. Et elles sont réparties près de toutes ces ressources. La plus près de nous se trouve à la sortie de la ville.

 On y va quand ? s’écria Lily, impatiente.

 Dans deux heures !

 Cool, criai-je soudain. Mais il faut prévenir Lynan.

 Vas-y, dit Nodoria en me souriant. Tu es la mieux placée pour y aller car il comprendra que tu ne lui en veux pas trop. Il a été choqué par ses actes. Ce n’est pas de sa faute. Je pense que nos supérieurs font en sorte de vous rendre fous pour que vous ne révéliez pas l’existence de notre monde.

 J’y vais, leur annonçai-je en partant vers l’immeuble où résidait Lynan.

Je partis, la peur au ventre. S’il n’acceptait pas que je lui parle ? S’il essayait à nouveau de m’étrangler ? Je ne lui en voulais pas mais si Nodoria avait dit vrai, il ne contrôlerait plus très bien ses actes et pourrait m’étrangler. Mais si les autres n’étaient que des copies, Françoise était aussi une copie car elle était revenue après sa disparition du collège. Et tout ce qu’elle a dit n’était pas vraiment ce qu’aurait pensé la vraie Françoise. Tant, ils avaient déjà fait une copie de Lynan.

 Sandra, cria Lily. Je voulais juste te dire que j’étais effectivement jalouse de toi quand il a pris dans ses bras car moi aussi, je l’aime. Mais je te le laisse car c’est toi qu’il aime. Bonne chance.

 Merci, je t’adore, lui répondis-je gentiment.

18 avril 2006

Chapitre III - 5

Nodoria avait enfin trouvé des livres qui parlaient de cette diversité de langues présentes dans le livre des cartes. Car il n’y avait pas que de l’anglais mais aussi de l’allemand, de l’espagnol et des langues qu’on n’aurait même pas imaginées.

 Serait-il possible qu’il y ait plusieurs portes ? demandai-je.

 Non, on serait au courant, répondit Nodoria.

 Mais il n’y a que cette solution. A collège, on est pas assez fort pour pouvoir rédiger des livres entiers en une autre langue, déclara Lily.

 Mais l’ordinateur du temple en est capable, lui et la légende est formelle : il y a plusieurs portes.

 Il y a trente secondes, s’écria Lynan, vous disiez que ce n’était pas possible et maintenant, vous nous affirmez qu’il y a plusieurs portes. Faut savoir.

 Officiellement, ce n’est pas possible mais officieusement ….

 Tout est possible, coupai-je avec le sourire. Et apparemment, par rapport à l’échelle de la carte, on est pas rendu. Faire ce trajet à pied en si peu de temps, ça va pas le faire.

 Mais qui te dis que nous allions tout faire à pied ? me demanda Nodoria.

 On utiliserait la magie ? s’écria Lily.

 Oui, répondis la jeune femme. Ça changera un peu, non ?

 Ouais, lança Lynan avec le sourire. Enfin de l’action !

 Je trouve que les derniers jours n’ont pas manqué d’actions, rétorquai-je méchamment.

 Tu arrêtes Sandra. Tu vas pas remettre ça sur le tapis ?

 Non, mais bon … Peut-être faudrait-il remettre les pendules à l’heure ?

 Tu te calmes, exigea-t-elle avec rage. Si tu as un problème avec Lynan, tu as qu’à le résoudre le soir quand on fait rien du tout. Mais évite quand on est avec Nodoria …

 Faites pas comme si je n’étais pas là, s’écria cette dernière. Si y a un problème, je pense que je dois être au courant car je crois que je vous remet en quelque sorte le sort de mon peuple et mon avenir.

 Ben, on va vous expliquez, déclarai-je avec rage. Vous voyez le garçon qui est à présent à mes côtés. Et bien, ce garçon n'est qu'un sale dragueur de 1e classe qui ne se gène pas pour séduire toutes les filles qu'ils croisent et après se permet se les regarder comme s'il allait les tuer.

 Mais qu'est-ce que tu racontes, Sandra ? me demanda-t-il doucement. Je ne t'ai jamais regardé méchamment. Dis-lui, toi, dit-il à Lily avec désespoir.

 Elle n'a pas tort, lança Lily. Tu m'as fait vraiment peur.

 Quand est-ce que c'est arrivé ? nous demanda Nodoria.

 Quand il allait lire un livre après une petite dispute, répondis-je. Il venait de découvrir qu'il savait lire, rétorquai-je avec arrogance. Il devait être super content.

 Mais tu me saoules Sandra avec tes méchancetés débiles, cria Lynan. Moi qui te croyais au-dessus de ce genre de moqueries, je me suis trompé.

 Tu m'as surestimée. Ce n'est pas de ma faute.

 Je me suis trompé mais je ne me tromperais plus ... Ne t'inquiète surtout pas ! lança-t-il tristement.

Un lourd silence s'installa entre nous. Mais soudain, Nodoria nous annonça qu'elle pouvait dès ce soir nous envoyer vers les territoires où se trouvent les autres portes. La nouvelle ne m'intéressa pas et je fixai toujours Lynan d'un air désolé. Quelle débile j'avais fait pour l'avoir démonté sur place ainsi et pour semer la zizanie entre nous. Je m'en voulais tellement.

 Lynan, l'interpellai-je désespérément.

 Laisse moi quelques temps seul, s'il te plaît.

 D'accord mais je veux te parler avant.

 Je sais ce que tu vas me dire et je n'ai aucune envie de l'entendre.

 Ecoute moi ...

 Non, coupa-t-il tristement. Laisse moi, OK ?

 Non, répondis-je sèchement. J'ai quelque chose à te dire et je veux te le dire maintenant et pas quand ta petite crise de solitude sera passée.

 Je t'écoute, dit-il en soupirant.

 Je sais pas comment te le présenter mais bon ... Je me lance ! Voilà, je t'aime.

 Quoi ? s'écria-t-il avec surprise.

 Tu peux maintenant rester seul puisque que tu y tenais tellement, soupirai-je doucement.

 Tu vas quand même pas me faire ça ? s'écria-t-il avec rage.

 Si, répondis calmement.

 Je te hais, dit-il tout en me lançant le même regard noir que la dernière fois.

Il me prit par le coup et essaya de m'étrangler. Nodoria et Lily tentaient de nous séparer mais en vain. Il les repoussaient avec une incroyable facilité. Elles n'étaient que des poupées que l'on faisait tombé en soufflant dessus. Je le suppliais de me relâcher mais il refusait de m'écouter et continuait à serrer ma gorge avec force. Il lâcha soudain prise et me regardant comme s'il avait été choqué par son acte. Il s'excusa et partit. Certainement dans sa chambre.

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18 avril 2006

Chapitre III - 4

On avait enfin trouvé quelque chose de concluant, de sérieux lorsqu’on se rendit compte que ça ne rimait à rien.

 C’est écrit en … anglais, balbutia Lily.

 Oui, et alors ? demandai-je avec entrain.

 Ils n’avaient pas dit que la seule porte était au collège et que tout le monde parlait français ?

 Oui et ?!

 Et ça veut dire que il n’y a pas que cette porte ou alors qu’un élève super calé en anglais ait rédigé cette carte.

 Et ça veut rien dire, lança Lynan. Ils peuvent connaître une autre langue.

 Qui est venu nous chercher ? coupa Lily.

 Ben, des gens de l’État à mon avis.

 Oui, des gens de l’État … Des cachottiers ! s’écria Lily. Ça veut dire qu’ils sont au courant pour les autres portes mais comme ils savent qu’on sera au contact du peuple et qu’on leur parlera, ils évitent d’ébruter ça !

 On accuse Anne de lire des romans fantastiques à forte dose mais qui des deux est la plus folle ? demandai-je avec ironie.

 J’hésite, lança Lynan.

 Anne est quand même très grave ! m’écriai-je.

 Ouais mais je pense que ça vaut le coup de vérifier, les deux horribles, déclara Lily avec tristesse.

 Ouais, répondit Lynan. Tu as raison. Si Nodoria nous a dit vrai et que l’État souhaite cacher certaines choses, il cache certainement la présence de plusieurs portes si elles existent.

 OK, c’est possible, avouai-je, mais quoi qu’il en soit, faut pas s’enflammer.

 Je vais demander à Françoise, lança Lynan plein d’entrain.

 Françoise, répétai-je avec le sourire.

 Te moque pas, toi ! cria-t-il. C’est juste une amie …

 Qui ne t’as pas manqué, coupa Lily. Si tu l’aimes encore, arrête de te disputer avec elle et essaie de renouer les liens …

 On en a déjà parler et je t’ai déjà dis que, dit-il en s’arrêtant brusquement lorsqu’il me regarda.

 Vous avez parlé de quoi ? demandai-je avec calme.

 De rien, répondit Lynan sèchement.

 Vous avez parlé de quelque chose et je veux savoir, exigeai-je avec hargne.

 Et bien, tu ne sauras pas ma cocotte, me lança-t-il d’un air hautain.

 Je pense que les amies ont le droit d’être au courant, rétorqua Lily. Elle a le droit de savoir.

 Non, je refuse, déclara Lynan. J’ai décidé que je ne lui en parlerai pas.

 Vive la confiance ! criai avec rage. Je vous ai fait de suite confiance et voilà comment on me remercie. Et bien, ta foutue carte en anglais, tes coïncidences et tes secrets, garde les pour toi car je n’en ai strictement rien à foutre !

 Tant mieux car elle n’ont pas envie d’être révélée à des filles de ton genre. Tu es comme Françoise ! hurla-t-il avec colère.

 Ben, au moins je sais qu’il y aura des chances pour que je sois dans tes bras, sale dragueur !

 Merde ! cria Lily. Vous me gonflez tous les deux avec vos disputes d’amoureux.

 Il ne sait pas où donner de la tête, lançai-je avec arrogance. Il a tant de filles autour de lui qu’il pourrait choisir. Mais il hésite. Reconquérir Françoise ou draguer une de nous deux …

 Tu as tort, Sandra, s’écria Lynan. Je ne drague pas à tout vas comme tu peux le penser.

 Françoise avait l’air de connaître tes habitudes, rétorquai-je méchamment. Peut-être a-t-elle compris ta tactique de séduction.

 Mais tu vas te la fermer, bordel de merde. J’en ai marre que tu penses que je sois aussi dégueulasse, dit-il avec désespoir. Si tu es bête au point de croire que je drague tout ce qui appartient à la gente féminine, tu te trompes vraiment.

 De toutes façons, j’ai plus envie de te parler, déclarai-je doucement. On reprend nos recherches et on parle plus de ça.

 Mais il faut quand même demander l’aide de Françoise, dit Lily. Je vais m’en charger … pour la survie de votre amitié.

 N’est-elle pas déjà brisée ? demandai-je désespérément.

 Peut-être bien, répondit Lynan.

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J’aurais tout donné pour qu’il ne réponde pas ça mais c’était trop tard : j’avais tendu la perche et je m’étais piégée toute seule. J’observai Lily partir vers la porte du temple, Lynan à côté de moi qui ne tarda pas de s’en aller lui aussi. Je me retrouvai rapidement seule au milieu de la place de la ville, entourée d’un monde qui conduisait à ma perte. Je le haïssais ce monde. J’avais perdu un ami à cause de lui, j’avais perdu un amour à cause de lui. Je le détestais.

18 avril 2006

Chapitre III - 3

Depuis cet événement, Lily et Lynan ne s’étaient pas regardé une seule fois droit dans les yeux. J’étais le messager car ils ne s’adressaient même pas la parole. Mais Lynan refusai de ce laisser abattre par cet accident de passage. Il avait effectué les recherches au temple à propos de l’étrange carte mais sans résultat convaincant. Toutes les bases de données étaient cryptées dans un langage incompréhensible.

 Françoise, elle met son savoir sur ces ordinateurs ? demanda Lynan.

 Oui, répondis-je. Pourquoi ?

 Parce que, si elle met quelque chose en mémoire, c’est qu’elle doit savoir l’utiliser et par conséquence comprendre ce langage.

 Tu voudrais te servir d’elle pour en connaître plus sur la carte ? lui demanda Lily, peu convaincue.

 Tiens, s’exclama-t-il méchamment, tu m’adresses la paroles ?!

 Oui mais si tu veux que je continue à faire la gueule, je peux faire ça pendant au moins encore quelques jours !

 Vous arrêtez tous les deux ! criai-je. Vous me gonflez avec vos disputes à deux balles.

 Evidemment que tu le défens, rétorqua Lily avec arrogance, vous vous aimez …

 Qu’as-tu dis ? lui demanda Lynan. J’ai pas tout bien compris à ton histoire.

 Alors, je vais te le répéter afin que peut-être ça atteigne ton cerveau : tu l’aimes et elle t’aime.

 Entre Françoise et toi, je ne saurais pas dire laquelle des deux est pire, s’écria-t-il. Vous êtes aussi connes toutes mes deux.

 Vos gueules ! hurlai-je avec rage. Si vous devez vous disputez pour savoir laquelle est la plus conne, vous le ferez sans moi car j’en ai plein le cul de vos histoires débiles. Lily, tu penses ce que tu veux et va avec Françoise puisque vous êtes toutes aussi bêtes l’une que l’autre et toi, Lynan, si tu pouvais te la fermer quelques fois, ça nous ferais des vacances ! Car si tu n’aurais pas ouvert ta grande gueule, on serait peut-être encore en train de discuter sérieusement. Nodoria nous a demandé de l’aide et elle n’imaginait pas que je traînais avec deux incapables de la vie. Si vous vous disputez autant, c’est que vous êtes jaloux.

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 De quoi ? me demanda Lily avec colère.

 Toi de moi et lui de Cyril.

 Cyril ? s’exclama Lynan. Cette tronche de cake ?

 Oui, cette tronche de cake qui traîne avec elle. Je n’irais pas dire que vous êtes amoureux mais comme depuis quelques semaines vous traînez avec des amis externes, vous vous sentez délaissés par l’autre.

 Ton côté psy, tu peux te le garder ! cria Lily. Et de plus, je ne suis pas jalouse de toi.

 Alors pourquoi tu as mis sur le tapis ce qui s’est passé dans le temple après que tu sois partie ?

 Pour … rien, répondit-elle doucement.

 Et toi, Lynan, tu crois pas que tu serais un peu jaloux de la tronche de cake ? lui demandai-je en souriant.

 Non, j’ai pas envie d’en parler Sandra.

 On arrête de se faire la tête ? lui demanda Lily doucement.

 D’accord.

 A cause de tout ça, c’est moi qui me sens délaissée, lançai-je avec ironie.

 Tu vas pas nous faire le coup de la petite délaissée, quand même ? s’exclama Lynan.

 Non ! Quoi que …

 Oh, arrête, s’écrièrent-ils ensemble en me serrant contre eux.

Je ne savais pas quoi penser. Je ne m’étais jamais sentie aussi proche de quelqu’un tel que je l’étais actuellement avec eux. Je les aurais suivi dans n’importe quelle aventure. Dans un danger de mort, j’aurais été à leur côté. Et ce fut ce courage et cette amitié qui nous donna la force de poursuivre nos aventures car il allait nous arrivé un paquet d’actions …

18 avril 2006

Chapitre III - 2

J’avais été stupide de faire une telle promesse à une inconnue mais je me devais de la tenir. J’en parlai donc à mes amis :

 Hein ? s’écria Lily.

 Je répète : le peuple de ce monde se meure pendant que nous on est dans le luxe total et cette femme semblait avoir besoin de nous, expliquai-je calmement.

 D’accord, dit Lynan. Mais on peut la voir quand ?

 Maintenant. Venez.

Je les emmenai vers la porte à côté de l’entrée du temple. Je tapai. Un homme ouvrit.

 Qui êtes-vous ? nous demanda-t-il d’une voix rauque.

 Les nouveaux arrivants, répondis-je avec le sourire.

 Ma maîtresse vous attend.

Il nous laissa entrer dans une immense pièce semblable à celle du temple du savoir mais les murs étaient recouverts de livres. Une dizaine de personnes s’activaient afin d’allumer les centaines de bougies qui éclairaient ce bâtiment. C’était un autre monde. Plus d’électricité, ni d’ordinateur.

 Je ne vous ai pas dit mon nom. Je m’appelle Nodoria. Et vous avez à présent un aperçu de nos vies, chers amis, nous lança la femme d’hier soir.

 Vous n’avez pas d’électricité ? demanda Lily avec surprise.

 Non. L’électricité est pour les gens riches, les nobles, les prêtes et les nouveaux arrivants …

 Ils ne vous la fournissent ? s’exclama Lynan.

 Qui « ils » ?

 L’État.

 Mais il n’y a pas d’État qui se soucie de nous. Nous sommes des moins que rien mais à présent ils nous craignent.

 Pourquoi ? demandai-je gentiment.

 Car nous avons trouvé ce qu’ils cherchent depuis bien des années : la magie …

 La magie ? s’écria Lily. Ça n’existe pas …

 Détrompe-toi ma petite. Ton amie a dû se rendre compte que j’ai volé pour m’en aller de sa chambre.

 Oui, mais j’ai cru que j’avais mal vu, répondis-je.

 Non, tu n’as pas mal vu. Nous avons trouvé un livre qui représentait une carte de notre monde et d’un autre que nous ne connaissons pas. Elle donne les lieux de sources.

 Les lieux de sources ? demanda Lily.

 Oui, les lieux où la magie est assez puissante pour envahir la vie d’un être. Et j’y suis allée avec des amis. Tous les gens qui sont ici sont capables de pratiquer la magie. Mais il nous manque le livre qui nous permet de l’utiliser entièrement et c’est dans cet autre monde qu’il se trouve.

 Pouvez-vous nous montrer la carte de ce monde, s’il vous plaît ? demandai-je avec douceur.

 Bien sûr. Suivez moi.

Nous avions l’impression que cette femme flottait dans les airs quand elle marchait. Furtive, elle évitait les livres tombés par terre et nous emmena vers un gigantesque livre, ouvert sur une carte. J’y avais reconnu les cinq continents qui formaient notre monde et nous lui avions indiqué le nom des différents pays où se trouvaient les lieux de sources.

 Quelque chose cloche, déclara Lily. Je suis bonne en géographie et je peux vous affirmer que ce n’est pas la carte de notre monde.

 Pourquoi ? lui demandai-je.

 Prenons un exemple. Tu vois la limite des pays, leur frontière, OK ?

 Oui, bien sûr.

 L’emplacement de la chine, tu le situes ?

 Très bien.

 Tu trouves pas qu’elle est un peu petite ?

 Ah oui, m’écriai-je avec surprise. Elle est beaucoup plus petite que notre chère Chine.

 Et il manque les îles, dit Lynan. Ben oui, je connais bien les îles, déclara-t-il lorsque que Lily et moi l’avions regardé d’un air amusé.

 Il a pas tort, rétorqua Lily. Il manque Madagascar, la réunion et même l’Océanie. Ce n’est pas notre monde.

 Dommage, dit la femme avec désespoir. Ça nous aurait bien arrangé.

 Mais si ce n’est pas notre monde, c’est forcément le votre, dis-je avec joie.

 Non, il peut y en avoir d’autre.

 Avez-vous déjà regardez dans les ordinateurs du temple ? demanda Lily.

 Non, on n’y a pas accès.

 Et bien, nous le vérifierions pour vous, lança Lynan.

 Toi, lui dis-je avec ironie, tu as hâte de revoir ta chère Françoise.

 Aurais-tu l’aimable gentillesse de te la fermer, Sandra ? demanda-t-il méchamment.

 Je rigole …

 Mais tu peux pas savoir comme elle m’a gonflé hier, cria-t-il avec rage. J’ai cru que j’allais lui défoncer la figure.

 Pourquoi ? s’exclame Lily. Tu l’aimes bien normalement …

 Comme tu l’as dit, coupa-t-il, je l’aime bien normalement et comme toute chose normale a disparu de notre existence, toute sympathie pour elle a disparu.

 Oh, que c’est triste, lança Lily avec le sourire.

 Lily, je t’aime bien mais là, t’es en train de ma saouler grave, répondit Lynan. Laissez moi les filles, OK ?

 OK, répondis-je gentiment. On te laisse.

gar_on_triste__coutent_de_la_musique

Il partit dans un coin de la salle et ouvrit un livre au hasard. Mais j’avais l’impression que ce n’était pas totalement du hasard. Il semblait conscient du livre qu’il prenait comme s’il savait son contenu. Il se plongea dans une lecture imperturbable. Jamais je ne l’avais vu comme ça. Sérieux, concentré, mystérieux. Ça m’inquiétait et apparemment je n’étais pas la seule à me soucier de cette attirance soudaine pour la lecture. Lily me demanda ce qu’il avait et je lui répondis que je n’en savais rien. Elle pensait qu’il songeait à son aventure avec Françoise mais j’étais sûre du contraire. On ne pouvait pas se plonger dans un livre en songeant à quelqu’un. Soudain, il nous lança un regard noir. Il semblait changé et il m’avait fait très peur. Lily poussa un petit cri étouffé qui trahissait son calme habituel.

 Pourquoi vous me regardez comme ça les filles ? nous demanda-t-il soudain.

 C’est à toi qu’on doit retourner la question ! s’écria Lily avec rage. Pourquoi tu nous as lancé ce regard noir ?

 Mais de quoi tu parles ?! s’exclama-t-il désespérément mais Lily était partie. Tu sais pourquoi elle agit comme ça ? me demanda-t-il tristement.

 Je ne sais pas mais si tu veux un conseil, ne l’approche pas pendant les six prochains mois ! dis-je avec une fausse ironie.

 Je vous ai regardé si méchamment ?

 Oui. Tu nous as fait peur. Pendant un instant, j’ai cru …

 Tu as cru quoi ? insista-t-il avec gentillesse.

 J’ai cru que ce n’était pas toi, avouai-je avec peur.

 Désolé de vous avoir fait peur, me dit-il en me serrant dans ses bras. Je suis vraiment désolé mais je te rassure : c’est bien moi …

 J’en suis sûre, murmurai-je lentement. Plus que sûre …

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18 avril 2006

Chapitre III - 1

Ma montre affichait 5h08 et je me remuais dans mon lit. Me retournant d’un côté, de l’autre, je n’arrivais pas à retrouver le sommeil. C’est là que je vis une ombre, une silhouette obscure, tenant quelque chose de pointue dans la main droite. Je la fixais, scrutant les moindres détails qui auraient pu me révéler son identité. Soudain, cette ombre se jeta sur moi et je sentis le souffle rapide et nerveux dans mon cou.

 Pourquoi vous venez ici chaque année ? me demanda ce spectre en murmurant.

 Nous n’avons jamais voulu venir ici …

 Et bien, vous partirez. Les précédents ne sont jamais partis et ils monopolisent l’attention de nos prêtres. Le peuple dépérit à cause de vous, déclara cette voix d’un air accusateur.

 Mais nous n’avons rien fait. Je vous promets que mes amis et moi ferons quelque chose pour sauver votre peuple. Où pourrais-je vous rencontrer ?

 Une petite porte à côté de la porte principale du temple. Vous me trouverez derrière celle-ci …

 Je viens avec mes amis ?

 Sont-ils dignes de confiance ? demanda-t-elle avec arrogance.

 Oui.

 Alors venez avec eux. Mais si quelque chose se passe mal à cause d’eux, ça ne se passera pas bien pour vous.

 Faites moi confiance. A demain …

 A demain, dit-elle en souriant.

Je la vis s’envoler par la fenêtre et j’entendis ses pieds tombés sur les pavés de l’entrée de l’immeuble. Son peuple devait être en crise pour qu’elle nous en veuille comme ça. Mais qui était-ce et pourquoi volait-elle ? Avait-elle des pouvoirs ?

18 avril 2006

Chapitre II - 3

On nous installa dans des chambres dans l’immeuble voisin à la cathédrale. Elles étaient équipées d’ordinateur avec accès à un équivalent d’Internet assez amusant, de télévision, de la radio, de la lumière qui s’allume quand on tape des mains et encore bien d’autres outils très avancés technologiquement. Mais je ne profitais pas de ce luxe. Je m’étais effondrée sur le lit, non pas par fatigue mais par désespoir, en sachant qu’à quelques pas se tenait un Lynan profitant des divers atouts qu’avaient sa chambre alors que moi, je pensais à lui. Mais je savais parfaitement pourquoi : je l’aimais. Et peut-être que c’était son cas à lui aussi ? Il me suffirait de prendre mon courage à deux mains et d’aller dans la chambre voisine. Mais je n’étais pas assez brave pour faire une telle chose.

Françoise et les autres précédents arrivants habitaient dans le temple, donnant tout leur savoir aux bases de données des ordinateurs de cette civilisation. Ça faisait plusieurs années que tous ces gens communiquaient nos conditions de vie et notre histoire à ces … je-ne-sais-quoi. Plein de choses tournaient dans ma tête. Ça ne faisait pas plus de quatre heures qu’on était dans ce monde qui allait nous garder pendant une semaine de gré ou de force. Mais allait-on retourner dans notre monde ou rester ici comme les autres ? Je ne me sentais pas prête à assumer ma vie sans l’aide de mes parents, sans personne, qu’avec mes amis. Mes deux amis, mes deux seuls amis ici. Une ville entière s’offrait à nous dehors et on ne pouvait en profiter qu’à partir de demain. Nous étions des étrangers au milieu d’un monde que nous ne connaissons que depuis quelques heures. C’était dûr à vivre mais je ne savais pas que ça risquait d’être le plus facile parmi tout ce que allait se passer …

18 avril 2006

Chapitre II - 2

 Oh, voilà de nouveaux arrivants ! lança une fille que je ne connaissais pas mais que Lynan semblait connaître.

 Françoise ! cria Lynan. Ça va, ma belle ?

 Oui ! Ça va très bien. Oh, Lily !

 Ça faisait longtemps ! Tu es bien ici ?

 Oui, parfaitement bien mais il me manquait quelque chose, dit Françoise en regardant Lynan qui rougissais.

 Toujours à fond sur lui ?

 Et oui ! Mais qui est cette fille, demanda-t-elle en me regardant.

 C’est Sandra. Elle est arrivée cette année et s’est coltinée le casier 75C.

 Bienvenue Sandra. Je vais peut-être poser une question délicate et mal placée mais bon … est-ce que tu sors avec Lynan ? me demanda-t-elle avec curiosité.

 Non ! Pourquoi cette question ?

 Parce que, comme tu es plutôt jolie et que Lynan est un dragueur hors pair, je me suis dit qu’il n’avait pu résister à une tentation pareille.

Lynan rougit d’autant plus et moi de même.

  Désolée si je t’ai mis mal à l’aise, dit-elle, gênée.

 Ce n’est pas grave mais Lynan et moi venons de se disputer. Donc, c’est mal tombé.

 Ah, ça veut dire que vous vous aimez bien !

 Pourquoi ? cria Lynan. De quoi je me mêle ?

 J’ai appris par expérience que tu te disputes toujours avec les filles que tu aimes …

 Mais la ferme ! gueula-t-il. Tu me gonfles avec tes suppositions. Peut-être que je t’ai manqué mais moi, je vivais très bien sans toi. J’ai bien eu tort de sortir avec toi.

 Ah ! Vous êtes sortis ensemble ? demandai-je avec le sourire.

 Oui et si ça te pose un problème, dégage, s’écria Lynan, très en colère. Non, finalement, ce n’est pas toi qui va dégager mais plutôt moi …

 Non, dit Lily, ne t’en va pas. On a besoin de toi.

 Et bien, tu es bien la seule car les demoiselles que voilà sont des chieuses et n’ont nul besoin de moi !

dispute

 Non ! criai-je avec désespoir. J’ai besoin de toi …

 Ah oui ?

 Oui, qui pourra me faire rire si tu pars ? Avec qui je m’engueulerais ? Je m’ennuierai sans toi, lui dis-je calmement tandis que lui souriait de plus en plus.

 Je suis en quelque sorte ton souffre-douleur ? demanda-t-il d’un air amusé.

 On peut dire ça comme ça même si je ne te vois pas du tout ainsi, lui déclarai-je d’un seul coup.

 Et tu le vois comment ? demanda Françoise d’un air répugnant.

 Oh, ta gueule toi ! cria Lynan.

 Je te vois comme un très bon ami que je regretterais si je devais ne plus le voir, avouai-je amoureusement.

 Embrasse le et c’est terminé, lança Lily avec ironie.

 Très marrant, lui rétorquai-je tout en me disant au plus profond de moi que c’était ce que je voulais faire.

 Ouais, dit-il d’un air dégoûté. Très marrant !

 Tu dis ça avec tellement peu de conviction qu’on croirait que tu veux l’embrasser ! s’écria Françoise avec arrogance.

 A qui tu parles ? lui demandai-je en espérant que ça ne soit pas à moi.

 Ben, à Lynan, répondit Françoise comme si c’était une évidence tendit que ce dernier était devenu pourpre de honte.

 Tu plaisantes ? Je ne veux pas l’embrasser ! C’est juste une amie !

 D’accord, c’est une amie mais n’empêche que tu veux l’embrasser ! dit-elle.

 Mais tu me gonfles avec tes sous-entendus ! cria Lynan. Venez les filles, dit-il en prenant Lily et moi par le bras. Y a des mauvaises ondes par ici …

1 avril 2006

Chapitre II - 1

Pendant la semaine, je me suis fait suivre par mes deux fidèles compagnons dès que j’allais au casier. C’étaient mes deux ombres protectrices qui frissonnaient dès que j’entrouvrais la petite porte bleue de cette foutue boîte en ferraille. Mais rien ne se passait. Pas de monstre gluant à notre poursuite, pas d’événement bizarre, pas de dangers …

Anne, Laure et Tom furent ravis de voir qu’ils n’avaient rien raté d’intéressants et que si ça allait se passer - allez savoir ce qu’on met sous le « ça » ! -, ça serait avec eux. Mais le destin en avait choisi autrement …

Leur classe était sortie à 12h et nous, on devait rester jusqu’à 17h30. Et ce fut durant ce laps de temps qu’arriva ce que nous redoutions. J’étais allée à mon casier, toujours accompagnée, de Lynan et de Lily. Lorsque j’ouvris la petite porte en fer, tout devint noir autour de nous et nous sentions le sol s’écrouler sous nos pieds.

automne

Quand j’ouvris les yeux, j’étais dans une clairière éclairée par un soleil brûlant. Mes compagnons ne s’étaient pas réveillés et étaient toujours allongés et inconscients sur un tapis de feuilles mortes. Mes yeux, éblouis par cette lumière abondante, ne pouvaient voir les détails du paysage mais je savais que les arbres qui m’entouraient étaient magnifiques avec leur feuillage jaune, orange et marron.

 Ça va ? me demanda Lily à son réveil.

 Plutôt bien mais j’ai du mal à voir autour de moi. J’ai l’impression d’avoir du brouillard dans mes yeux.

 Ouais, moi aussi. Lynan n’est pas réveillé ?

 Non.

 Ce serait bien qu’il se réveille car on a besoin de lui.

 Pourquoi ?

 T’es aveugle, ma parole ! Avec les yeux mi-clos, on ne voit quand même que plusieurs dizaines de personnes nous encerclent.

 Ah, oui. Tu as raison, dis-je en apercevant des silhouettes autour de nous.

 Votre ami va bien ? nous demanda une voix inconnue.

 Je pense que oui mais qui êtes-vous ?

 Les habitants de ce monde. Chaque année, une personne arrive dans notre monde et décide si elle y reste ou pas.

 Si elle y reste ? dit Lily.

 Oui, certains de vos « amis » décident de rester et vous les verraient tout à l’heure. Alors, nous envoyons des copies d’eux dans votre monde.

 Nous récupérons des copies ? m’écriai-je avec indignation. Vous nous rendez des copies ?

 Oui et nous faisons en sorte que la copie se fasse renvoyer de votre lycée. Nous lui demandons de faire oublier à l’entourage de la personne l’existence de l’être humain original.

 Vous en savez beaucoup sur nous mais nous ne savons rien sur vous, dit Lily. Où sommes-nous ?

 Dans notre monde.

 Et il n’a pas de nom votre monde ?

 Non. Nous ne lui avons pas donné de nom car c’est le seul monde que nous pouvons visité.

 Où avez-vous appris à parler notre langue ?

 Nos ancêtres viennent de votre monde et parlaient votre langue. Vous avez construits votre lycée sur la porte qui menait à notre monde.

 Ce n’est pas de notre faute, dis-je avec désolation. C’est pas nous qui avions construits ce bâtiment.

 Quoi qu’il en soit, le casier dont nous ont parlés les précédents arrivants est en plein sur la porte. Elle s’ouvre à une période de l’année bien précise pour permettre l’entrée dans notre royaume et une date précise pour ceux qui veulent en sortir, une semaine après celle de l’entrée.

 Ça explique tout, dit Lily.

 Mais pourquoi avez-vous renvoyé des copies aussi cinglées ? demandai-je.

 Ce sont des ordinateurs et ils ne parlent pas notre langue. Nous ne sommes pas assez évolué pour leur apprendre notre langage.

 C’était bien une autre langue qu’ils murmuraient sans cesse, dit Lily.

 Oui, dis-je, perdue dans mes pensées. Tiens, Lynan vient de se réveiller, fis-je remarquer à ma compagne.

 Ça va Lynan ?

 Oui, ça va les filles, dit-il en se frottant les yeux. Mais où sommes nous ?

 Bon, on va simplifier, dis-je. Nous sommes dans un monde dont la porte est le casier 75C. Il est peuplé de gens qui habitaient avant dans notre monde.

 C’est une blague, Sandra ?

 Non. Je ne rigole pas. Mon casier est une porte qui donne sur un monde inconnu …

 D’accord, dit Lynan avec incertitude. Nous sommes donc dans un autre monde peuplé de gens de notre monde. Sinon, c’est tout ?

 Non mais bon, on va pas te faire un discours, dit Lily.

 Bon, je vous laisse ! déclara Lynan. Je retourne dans notre beau monde …

 Lynan, c’est pas un jeu, lui dis-je. Et on peut y retourner que dans une semaine. On est obligé d’aller dans leur village.

 Y a forcément un moyen …

 Non, y a pas moyen de s’enfuir avant d’avoir passé la semaine ici. Mais ça n’a pas l’air mal comme monde ! lançai-je avec joie.

 OK, je reste. De toutes façons, on n’a pas le choix.

 Non, on n’a pas le choix, dit Lily. Et si tu veux mon avis, je resterai bien ici au moins pour une semaine.

future_city

On se laissa guider vers le village de ces étranges habitants. Mais nous avions tort d’appeler ça un « village » car c’était une véritable mégapole. Immeubles, gratte-ciels et autoroutes envahissaient le paysage. Nos yeux étaient ébahis devant une telle technologie. Georges Lucas n’aurait pu faire un tel paysage dans un de ses films. Ils étaient plus évolués que nous. Des robots ramassaient les ordures et d’autres indiquaient le chemin aux passants. Mais ceux-ci faisaient tâche au milieu de ce paysage futuriste, habillés de tunique blanche. Pas de différences entre les vêtements féminins et masculins : ils étaient absolument tous habillés de la même manière tels des clones.

Au milieu de cette ville moderne trônait une cathédrale de style gothique. Et c’est dedans que nous allions. Un homme se tenait au centre d’une gigantesque salle dont les murs étaient ornés de peintures qui ressemblaient à celles de De Vinci. On avait l’impression de changer d’univers en rentrant dans ce bâtiment. Il était l’intrus dans ce monde digne de la science-fiction.

 Oh, voilà les nouveaux arrivants ! s’écria l’homme qui se tenait au milieu de la cathédrale. Allez-vous bien ?

 Oui, très bien, répondit Lynan. Ça va. Mais on aimerais bien savoir où sommes-nous ?

 Dans le temple du savoir, nous rétorqua l’étrange homme. Lui était vêtu d’une tunique mauve.

 Le temple du savoir ? s’écria Lily.

 Oui, nous recueillons les informations que nous donnent les gens de votre monde qui viennent ici. Ça nous permet d’en savoir plus sur nos ancêtres.

 On peut vous refiler nos livres d’histoire-géo si vous voulez, lança Lynan avec ironie. Mais vous vous en lasserez bien vite.

 Vos livres doivent être passionnants ! dit l’homme.

 On leur donne nos livres de cours ? me demanda Lynan. C’est une bonne excuse pour ne pas aller en cours !

 Oui, pourquoi pas ! Le programme est nul cette année.

 Le programme ? interrogea l’inconnu.

 Oui, le programme, répondit Lily. C’est la liste de ce que nous devons apprendre dans une année. Et suivant les années, on s’ennuie en cours.

 Qu’apprenez vous pendant ses cours ?

 Le français, les mathématiques, l’histoire, la science et plein d’autres choses toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres, s’écria Lynan.

 Arrête ! dis-je avec méchanceté. Ils vont se faire une sale idée de notre monde.

 Ça y est. Elle est déjà calée dans l’histoire des mondes. Si tu veux faire de la diplomatie, fallait pas venir avec moi.

 J’avais remarqué !! Tu ne sais que plaisanter ! Jamais rien n’est sérieux pour toi. Tu prends tout à la rigolade à part tes foutues coïncidences.

 Ah oui ! Et bien, mes coïncidences, tu peux te les mettre là où je pense ! cria-t-il avec rage.

 Où ? demanda l’étranger, d’un air totalement paumé.

 Oubliez, monsieur, répondit Lise gentiment. Arrêtez-vous, nous dit-elle beaucoup moins doucement. On dirait deux gamins.

 Oui mais si cette saloperie ne sait pas rigoler, c’est pas de ma faute, répondit Lynan, la rage brillant dans ses yeux.

 L’humour va un temps mais il faut savoir s’arrêter ! criai-je. Et ça ne fait pas partie de tes qualités apparemment ! Ce qui est bien regrettable !

 Tu peux garder tes regrets pour toi ! Mais sache que je peux être sérieux quand je le veux.

 Alors, tu veux très rarement.

 Bon, on arrête ?! me demanda Lynan avec le sourire.

 Ouais … d’accord, déclarai-je avec joie. On arrête …

1 avril 2006

Chapitre I - 5

 Oh, non ! cria Laure. La semaine du 8 octobre, notre classe part en stage et pas la votre …

 Il n’y aura que Lynan et Lily ? demandai-je avec peur.

 Ouais ! Je suis dégoûtée, lança Anne. La 2e A et la 2e B partent alors que vous non !!

 Alors Tom non plus ne sera pas là ? s’écria Lynan.

 Non ! Mais ravie de voir que tu accordes plus d’importance à Tom qu’à nous deux ! dit Laure avec cruauté.

 Arrête Laure. Dis pas ça. Tu sais très bien que je t’adore, répondit-il en la prenant dans ses bras.

 Jalouse ! lança Tom.

 Vous savez, dis-je, je commence à avoir les pétoches ! C’est la semaine prochaine !

 Pendant que vous allez vous éclatez, nous on sera dans les bureaux d’entreprise pourris ou dans un hôpital alors te plains pas ! cria Laure.

 OK mais arrête de d’exciter comme ça.

Je partis, les laissant derrière moi. Mais ça m’énervait de les voir se disputait pour rester au lycée pendant cette foutue semaine alors que moi, j’aurais donner n’importe quoi pour aller en stage …

1 avril 2006

Chapitre I - 4

 J’ai découvert plusieurs choses intéressantes dans le bureau des surveillants, annonça Lily, triomphante. Une dizaine de dossier mentionnant le mot « casier » dans des circonstances troublantes …

 La coïncidence n’est plus de ce monde à présent, souffla Lynan.

 Mais parlons-nous du bon monde ? demanda Laure.

Les dossiers étaient plus que bizarres par les symptômes des personnes après leur disparition. Certains se mettaient à crier en plein cours des mots dans une langue incompréhensible. D’autres susurraient des paroles inaudibles et étaient considérés comme fous ou encore d’autres agressaient leurs camarades souvent victime de brûlures. Et le pire, c’est que le peu des mots qu’on avait compris parlait de magie, de surnaturel, d’une porte. Un dernier détail : ils ont tous disparus dans la semaine du 8 octobre.

 Le 8 octobre !! Mais c’est dans un mois ! criai-je.

 Oh, tu ne resteras pas seul pendant cette semaine, surtout quand tu iras dans ton casier, dit Lynan.

 J’aurais cinq gardes du corps, dis-je avec un air amusé.

 Ne prends pas ça à la légère ! s’écria Anne. Ça devient vraiment sérieux maintenant.

 Je suis d’accord mais bon …

 Aimerais-tu l’aventure ? me demanda Lynan.

 Je ne sais pas. J’ai jamais vécu une aventure aussi palpitante que celle-ci !

 Peut-être est-ce aussi la plus dangereuse, rétorqua Lily.

 Moi, je suis d’accord avec Sandra, s’écria Laure. Il faut vivre un peu d’aventure !

 Comme quand on a fait exploser tous les tubes à essai du labo ? demanda Tom.

 Pas exactement mais je pense qu’on s’amusera autant voire plus !! Car mettre sa vie en danger, ça peut être marrant …

 Je ne te connaissais pas comme ça, lança Lily à la nouvelle aventurière.

 Et bien, je vous présente mon nouveau « moi ».

 C’est bon alors ! Maintenant, puisque tu as changé, tu peux nous légué ton intelligence ! proposa Tom.

 Qui te dit que tu sauras bien utilisé mon cerveau ? Y a déjà un cerveau pour six alors si le seul est manipulé par un incapable, ça va donner !

J’étais la spectatrice de ce show qui devenait de plus en plus marrant. Mais ils avaient raison. Peut-être que cette aventure serait génial mais tous ceux qui y sont partis sont revenus dans un mauvais état. Il fallait être prudent surtout durant la semaine de 8 octobre.

 Juste un truc qui me traverse la tête, coupai-je avec hésitation, les propriétaires sont toujours partis seuls, n’est-ce pas ?

 Oui, me répondit Lily. Pourquoi ?

 Alors l’aventure ne se fera peut-être pas pour vous …

 Ah non, s’écria Laure. Si on ne te lâche pas d’une semelle, on ira avec toi où que ce soit !

 Et si ce n’est pas possible d’y aller à plusieurs ? demanda Lynan. Sandra a raison. Peut-être qu’une seule personne ne peut y aller …

 Mais savons-nous seulement de quoi on parle ? coupa Anne. On en parle comme si on savait ce qui nous attendait mais on en sait rien ! On parle d’un lieu mais peut-être est-ce le ventre d’une grosse bête gigantesque !

 Je te préviens, déclara Laure, si tu n’arrêtes pas de lire des romans fantastiques, tu ne viens pas avec nous !

 Ah non, cria Anne. Je ne peux pas m’empêcher de lire ! Et de toutes façons, je ne me risque pas dans votre affaire.

 Arrête maman, lança Tom avec ironie. Tu penses pas que ça peut-être vraiment amusant ?

 Ouais, bof …

31 mars 2006

Chapitre I - 3

 75C ? s’écria Lily.

 Oui, c’est le numéro de mon casier.

 Mais on t’a pas raconté la légende de ce casier ? demanda Tom avec étonnement.

 Non ! dis-je sans comprendre de quoi ils parlaient.

 Tous les gens qui ont eu ce casier ont disparus pendant une semaine puis ont réapparus. Ils parlaient de choses bizarres comme de la magie, du surnaturel … Ils se sont tous fait renvoyer car on croyait qu’ils avaient séchés les cours.

 Mais, ce n’est qu’une légende, dis-je, amusée.

 Oui mais ça s’est répété six fois ! s’exclama Lynan. Six fois !! C’est plus une coïncidence à ce niveau là.

 Mais pourquoi un casier déclencherait-il ça ?

 J’en ai aucune idée, soupira Lily. Ouvre le si tu veux …

 OK, dis-je en manquant de confiance.

Lentement, j’ai ouvert la porte du mystérieux casier. Tous mes amis étaient derrière moi, guettant, comme si une énorme bestiole allait se jeter sur nous. Mais seul un papier traînait où était écrit : « Ici, vous trouverez ce dans quoi je me suis perdue… ».

 Regardez, s’écria Laure. C’est signé Françoise Laulie …

 La dernière propriétaire de ce casier, coupa Lynan.

 Je commence de plus en plus à avoir peur ! dis-je avec hésitation.

 Ils s’y perdent, pensa Lily à haute voix.

 Tu mets quoi sous ce « y » ? demandai-je avec incertitude.

 Je ne sais pas exactement mais ça pas l’air cool …

 De la magie, ça doit plutôt cool, non ? demanda Laure avec un air enfantin.

 Ouais mais pas quand tu finis comme ça, soupira Anne.

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Casier 75C
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